L’offre et l’acceptation du mariage- Ijab / Qabul
Louange à Allah عزّ وجلّ, paix et bénédiction sur notre bien aimé prophète Mohammed صلَّى الله عليه وسلَّم
Qu’est ce que le consentement au mariage ? |
Le mariage musulman est un contrat.
Il est conclu par l’offre (Ijab) d’un des futurs époux et l’acceptation (Qabul) de l’autre. Sans cet échange mutuel des consentements, éprouvé dans le cœur entre les deux époux, il n’y a pas de mariage.
Ce n’est pas un représentant officiel ou religieux qui crée le mariage musulman mais l’accord des époux (via un wali ou non)
L’ordre dans lequel l’offre et l’acceptation peuvent être faites dans trois écoles sunnites est sans importance. Cependant, pour l’école Hanbalite, il est obligatoire que l’offre provienne d’abord du wali de l’épouse.
L’utilisation de la langue arabe n’est pas nécessaire à la conclusion du contrat du mariage et tout autre langue peut être utilisée si l’offre et l’acceptation sont suffisamment claires et comprises.
Qui donne son consentement lors de la conclusion du contrat de mariage ? |
1 – Le mari
Il donne toujours son consentement en personne
2 – L’épouse qui a déjà été mariée
L’épouse qui a déjà été mariée doit donner son consentement et doit le voir respecter de manière stricte (Boukhari Hadith 6945).
- Soit par l’intermédiaire obligatoire d’un tuteur (Wali) pour les écoles Malékite, Chaféite et Hanbalite
- Soit sans tuteur ou avec, selon les cas pour l’école Hanafite.
Son consentement doit être donné clairement (Boukhari Hadith 5136, Muslim Hadith 1419)
3 – L’épouse adulte qui n’a jamais été mariée
Il y a plusieurs situations en fonction des écoles juridiques (madhab)
- Ecole Hanafite
L’école Hanafite permet et accepte la validité d’un mariage sans la présence ni l’accord du tuteur. La position de cette école est claire : l’épouse peut se marier elle-même et le mariage d’une femme libre, saine d’esprit et adulte sans l’autorisation ni même la consultation de son tuteur est valable.
Il est cependant recommandé à la femme de ce rite qui souhaite se marier, de d’abord essayer de convaincre son tuteur ou ses parents afin de lui permettre de se marier selon ses désirs et avec leur accord.
- Écoles Malékite, Chaféite, Hanbalite
Pour une femme adulte qui n’a jamais été mariée (bikr), l’accord du tuteur est obligatoire et celui-ci peut accepter ou refuser le mariage. Le tuteur ne peut cependant pas refuser un mariage sans justification valable concernant la raison de son choix. Cette justification doit être basée sur la protection des intérêts de la personne dont il a la charge.
Il est fortement recommandé (wajib) au tuteur de demander à la future épouse son consentement qui peut être acquis par un simple silence approbateur.
En cas de désaccord pour refus abusif de la part du Wali, le litige peut être porté devant un juge musulman.
Quelles caractéristiques doivent avoir l’offre et l’acceptation ? |
L’offre et l’acceptation du mariage musulman doivent suivre quatre régles spécifiques.
1 – Première règle : le consentement au mariage doit être donné verbalement.
Il n’y a pas de formule particulière concernant le consentement au mariage pour les écoles Hanafite et Malékite. Il suffit que les paroles prononcées soient claires et ne laissent aucun doute sur la volonté des parties concernant la réalisation du mariage.
Les écoles chaféite et Hanbalite imposent que soient obligatoirement utilisés le mot ‘’Nikah’’ ou ‘’Zawaj’’ ou les verbes dérivés de ces termes.
Les mots en arabe ne sont pas nécessaires et leur traduction dans n’importe quelle langue est valable.
Il suffit donc que le terme ‘’mariage’’ ou ‘’contrat de mariage’’, quelque soit la langue, soit présent dans l’offre et l’acceptation.
Pour les Chaféites, l’offre et la demande doivent incorporer ces termes tandis que les Hanbalites n’exigent ces termes que dans l’offre. Ces particularismes ont bien évidemment été pris en compte par le site Nikahcontract.com dans la rédaction du guide concernant le déroulement du mariage (Voir guide : Exemple de cérémonie de mariage à suivre).
2 – Deuxième règle : le consentement doit être fait lors de la séance contractuelle (majlis)
L’offre et l’acceptation doivent se dérouler lors de la ‘’séance contractuelle’’(majlis).
La séance contractuelle commence lorsque l’offre est prononcée et se poursuit jusqu’au moment où les parties se quittent.
Le mieux est que l’acceptation intervienne immédiatement après l’offre, au minimum tant que les parties sont réunies durant la séance contractuelle. Cependant, le mariage est conclu même dans le cas ou l’acceptation n’est pas tout à fait immédiate. S’il existe un laps de temps entre l’offre et l’acceptation et rien ne permet de conclure que l’offre ait été rétractée, alors le contrat est valable pourvu que la conclusion du contrat ait lieu avant la fin de la séance contractuelle.
3 – Troisième règle : Le consentement peut être donné par un tuteur ( Wali )
Le tuteur de l’épouse est son mandataire ou son remplaçant.
La règle dans les écoles Malékite, Chaféite et Hanbalite. (Tirmidhi Hadith 1101) est que seul le tuteur est habilité à donner le consentement de l’épouse.
Seule l’école Hanafite considère qu’elle peut donner son consentement en personne si elle est majeure.
4 – Quatrième règle : L’offre doit être claire et entendue, sans condition ni erreur, tout en correspondant avec l’acceptation
Il est obligatoire que chaque époux (ou son wali) ait entendu et compris l’offre et l’acceptation de la part de l’autre. L’offre de mariage doit être faite sans condition ni violence et ni erreur sur la personne.
De plus, l’offre de mariage doit coïncider avec l’acceptation en tous points. Par exemple, Il ne peut y avoir de divergence sur l’identité des époux.
Et Allah عزّ وجلّ le sait mieux